[Pierre Mérindol à la Librairie des Terreaux]

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localisation Bibliothèque municipale de Lyon / P0901 FIGRPTP2510 01
technique 1 photographie positive : tirage noir et blanc ; 15 x 20 cm (épr.)
description Reportage photographique réalisé lors d'une séance de dédicaces à la Librairie des Terreaux tenue par Jean Honoré à l'occasion de la parution de l'ouvrage "Lyon, le sang et l'encre" et de la réédition de "Lyon, le sang et l'argent" paru à l'origine en 1978. Au moment de cette signature, le 2e Salon des écrivains Lyonnais était inauguré à la Maison de Lyon. Adresse de prise de vue : Librairie des Terreaux (Jean Honoré, gérant), 20, rue d'Algérie, Lyon 1er.
historique Pour beaucoup de journalistes lyonnais, c'était une référence. Pour nombre de Lyonnais, il incarnait "Le Progrès". Gaston Didier, plus connu sous son nom de plume Pierre Mérindol, est décédé le 9 août 2013. De lui, Jean Honoré, son éditeur, disait : "C'était un personnage de roman." On ne saurait mieux résumer une existence menée tambour battant. Né le 13 août 1926 dans une famille vosgienne, celui qui est encore Gaston Didier s'installe à Paris à l'âge de 23 ans. Il veut devenir journaliste. En attendant, il trouve du travail dans la célèbre galerie d'art de Pierre Loeb, ce qui l'amènera à côtoyer les plus grands peintres, dont Picasso. Surtout, il se lie d'une amitié indéfectible avec l'écrivain et poète Bob Giraud, et avec le photographe Robert Doisneau. Tous trois sont des figures de la vie nocturne de la capitale. Gaston Didier, qui donne aussi dans la brocante, ouvre même un cabaret, où se produit la grande Fréhel. Mais l'aventure n'ira pas bien loin, d'autant qu'il ne renonce pas à sa vocation et entre au journal "Franc-Tireur". Durant la guerre pour échapper au STO, il quitte Paris et se réfugie dans le sud de la Drôme, dans le petit village de... Mérindol. Il a trouvé le nom qui l'accompagnera désormais toute sa carrière. Ce sont aussi les années qui le verront s'impliquer dans la résistance. En 1954, pour des raisons familiales, il s'installe à Lyon et est immédiatement recruté au Progrès. Il gagnera très vite ses galons de grand reporter lorsqu'en 1963, on l'envoie couvrir l'assassinat de Kennedy. De retour des Etats-Unis, il organisera, à l'usage des Lyonnais, une reconstitution du crime place Bellecour. Car Lyon est devenue sa ville, son territoire, son terrain de jeu et d'investigation. Très vite, il devient un grand spécialiste des faits divers et des affaires retentissantes. Depuis, celle dite des "Proxénètes de Lyon", jusqu'au Gang des Lyonnais, en passant par les équipées sanglantes de Guy Reynaud, l'assassinat d'Yves Marin-Laflêche et du juge Renaud, l'enlèvement du petit Christophe Mérieux, la disparition de Bernard Galle. Il a aussi couvert l'enlèvement du petit Eric Peugeot. Pendant des années ensuite, il montrera la note de frais qu'il avait envoyé à la comptabilité à cette occasion, une seule ligne : "Un rouge limé." C'est ce qu'il lui avait fallu pour obtenir de précieuses informations d'un membre de l'identité judiciaire. Il avait habitué le journal à des dépenses autrement généreuses. Car l'homme était flamboyant sur tous les plans. Sa silhouette de grand seigneur, d'abord, toujours vêtu d'un pardessus en poil de chameau, l'allure et la posture d'un gentleman anglais. Son style aussi, lyrique, imagé qui parlait immédiatement au lecteur et recomposait en quelques phrases une ambiance, un paysage. Son mode de vie, enfin, qui lui a fait côtoyer indifféremment les puissants et la pègre. Dans son oeuvre - car il fut aussi écrivain - il continue ses investigations dans le milieu de la ville qu'il a appris à aimer, mais ne cesse aussi de s'interroger et de s'amuser à propos de cette drôle d'espèce d'humain : les Lyonnais, renfermés, mystérieux à propos de tout et de rien, avares. Il les croque gentiment, les égratigne, lui, qui est tout sauf terne et les aime, lui, qui connaît encore mieux leur ville qu'eux. Ils le lui rendent bien, Pierre Mérindol était une figure de la vie lyonnaise. D'un caractère parfois ombrageux, mais fidèle à ses amitiés, on le voyait chaque année au cimetière de Loyasse, sur la tombe de Charles Béraudier, mort en octobre 1988, lors de la commémoration de son décès. Cet homme avait compté pour lui, à l'instar de nombreuses autres personnalités de la vie politique lyonnaise, issues de la Résistance, qui composaient son "cercle" intime. Source : [Nécrologie] in Le Progrès de Lyon, 9 août 2013.
note bibliographique "Mérindol récidive" / Paul Gravillon in Le Progrès de Lyon, 20 février 1987. - "Le Sang et l'encre : le second livre de Pierre Mérindol, écrit à l'encre sympathique" / E.B. in Lyon Matin, 24 février 1987. - Lyon, le sang et l'argent / Pierre Mérindol, 1978 [BM Lyon, K 72903]. - Lyon, le sang et l'encre / Pierre Mérindol, 1987 [BM Lyon, 6900 S9 MER]. - Wikipédia. [En ligne] : https://fr.wikipedia.org/wiki/Pierre_Mérindol (consulté le 14-09-2016).

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